Cadwallon reloaded

Une grosse boîte pleine de figurines et illustrée par des concepts d’Edouard Guiton. Voilà de quoi titiller la curiosité des inconsolables du Dragon Rouge. Revue de détail de ce jeu des éditions Hazgaard.

La boîte de jeu propose 20 figurines en plastique non peint, réparties en quatre bandes de quatre voleurs, plus deux miliciens et deux héroïnes. Premier regret : on pouvait espérer la parution des figurines oubliées de Rackham, il n’en est rien. Alors que des miliciens déjà sculptés et jamais édités attendent toujours leur heure, les deux figurines de la boîte ont des trognes bien connues signées Mauro Gnani Zerbini, Werner Klocke et MIKH (avec de petites modifications des bras pour l’amateur de cochon) :

Les miliciens Kornak et Valrut

Étonnamment, les deux personnages Sienne et Isabeau, pourtant déjà éditées chez Rackham, font l’objet d’une reprise complète... pour un résultat disons... correct. Ces nouvelles figurines, ainsi que celles des 16 voleurs, sont l’œuvre de Juan Navarro Perez, ancien membre de la Guilde des sculpteurs de Cadwallon.

Les héroïnes Isabeau et Sienne

Le lecteur observateur aura remarqué l’aspect pas vraiment menaçant des armes brandies. C’est malheureusement un gros point faible de la boîte : le plastique mou employé pose problème dès que les détails s’affinent.

Voyons comment les différents voleurs s’en sortent...

Les Justiciers

La plus belle bande du jeu, grâce à son formidable nain inventeur, déjà visible dans le Manuel des joueurs de Cadwallon, et un mage adepte du Tarot également très convaincant.

Les Justiciers : Davitto, Harid, Iris et Leona

Les figurines féminines sont honnêtes, sans plus : il manque le petit grain d’étrangeté des Cadwës Rackham, et là aussi, la finesse de leurs armes pâtit de la mollesse du plastique... sans parler d’une ligne de moule qui passe sur le visage de Leona. Dommage.

Note : une mise en couleur de la bande au complet est visible ici .

Le gang Nocturnis

Malgré l’absence de nain, le gang s’en sort plutôt bien, grâce au chapeauté Faras et à la très bonne mise en volume du concept de croque-mort flottant d’Edouard Guiton, visible sur son site.

Les Nocturnis : Faras, Valdur, Drokan et Sanaris...

Les deux autres figurines, Drokan et Sanaris, empruntées respectivement aux Ophidiens et aux Dévoreurs, souffrent un peu de la comparaison avec leurs prédécesseurs : l’Apostat des Ténèbres et le champion demi-elfe Scrupule. On peut aussi regretter ces emprunts à des armées étrangères, alors que Cadwallon regorge de concepts et figurines originaux !

... et leurs modèles

La bande de Kaldern

Des quatre groupes, c’est celui qui me laisse l’impression la plus mitigée. Les greens visibles en prévision sur la Toile de Kaldern et de Tortok ne m’inspiraient guère et le résultat final s’éloigne un peu trop du design Rackham pour que je l’apprécie vraiment (l’orque Tortok en est l’exemple le plus frappant).

À l’inverse, le sculpteur s’en sort plutôt bien avec les deux figurines féminines de la voleuse et de la magicienne drune (remake de Lo’Nua, l’Initiée d’Achéron), peut-être plus inspiré par les concepts d’Edouard Guiton.

La bande de Kaldern : Kaldern, Tortok, Elise et Sarys

Les Maudits

Joie ! De nouveau un nain ! Cette fois de Mid-Nor, et bien sûr toujours sur une idée d’Edouard Guiton. Force est toutefois d’admettre que la figurine de Torham, un poil trop raide, n’est pas aussi réussie que l’inventeur Davitto. Autre concept longtemps attendu, Anays est une noble de la baronnie maudite d’Achéron, alors qu’elle représentait initialement une elfe Akkyshane. Du coup, on ne sait plus trop quoi penser des yeux excédentaires de la belle...

Mais ne boudons pas notre plaisir, car après tout, les sculptures originales sont toujours les bienvenues ; ce n’est pas le cas du déserteur, déjà sculptée par Nicolas N’Guyen pour Rackham, et qui semble ici brandir un canard à la place de son arbalète (le plastique n’aide pas !).

Les Maudits : Torham, Anays, Dorak et Jehlan (sur le nouveau concept de Salias Yesod)

Et pour finir, le Duc !

Depuis l’automne dernier, Ravage propose à ses lecteurs en guise de cadeau pour toute commande d’anciens numéros la figurine peinte du Duc de Cadwallon (il s’agit en fait de l’ancienne figurine Rackham de noble cadwë référencée CD02). J’ai naïvement envoyé mon chèque, encaissé par les éditions Thermopyles, et deux mois plus tard, je n’ai toujours rien reçu (pas plus qu’une réponse à mes courriels inquiets).

Pas de doute, Cadwallon mérite son surnom : c’est bien la Cité des Voleurs